Dans le cadre du partenariat entre l'École du TnS et l’Université Paris-Nanterre, l’ensemble du Groupe 49 suit un séminaire dirigé par Sabine Quiriconi et Christophe Triau.
Ce séminaire-atelier invitera les élèves à s’exercer collectivement à la pratique de la dramaturgie (de la lecture analytique aux expérimentations de plateau) à partir des textes protéiformes et hybridés de Marguerite Duras – textes qui connaissent actuellement un regain d’intérêt et sont souvent montés sur les scènes actuelles.
L’écrivaine a pourtant toujours clairement explicité sa méfiance envers le théâtre : la scène doit trouver les moyens de se plier aux exigences de « l’écrit », ce qui nécessite, selon elle, de remettre en cause le jeu, l’espace, les effets démonstratifs de mise en scène… Duras appelle de ses vœux « un théâtre lu, pas joué », qui puisse restituer la force de convocation du texte.
Alors, comment s’emparer aujourd’hui d’une œuvre marquante et fondatrice de la fin du XXe siècle, à la fois si proche et déjà un peu lointaine ? Comment monter Duras ? Que veut dire « lire », pour elle ? Et pour nous, ici et maintenant ? Comment la re-lire ? Dans quelles mesures doit-on, peut-on prendre acte des injonctions de l’auteure sans risquer le cliché, la caricature voire la tétanie ? Quelles potentialités scéniques recèlent ses écrits dans le temps présent ? Que peuvent-ils encore avoir à nous dire ? Comment s’y reconnaître ? A quelles distances faut-il se tenir pour en saisir le geste intime ?
Trois textes seront ainsi interrogés : Le Ravissement de Lol V. Stein (roman) ; L’Eden cinéma (pièce réécriture du roman Un barrage contre le Pacifique) ; Le Théâtre de l’amante anglaise (adaptation pour la scène du roman dialogué L’Amante anglaise).
