Simon-Élie Galibert dirige un atelier auprès de cinq élèves (quatre acteurs du Groupe 46 diplômés en automne 2022 et un élève dramaturge du Groupe 48).
"Au départ il y a le désir de rapprocher l’auteur américain Dennis Cooper et le dramaturge français Jean-Luc Lagarce, autour de la question de la disparition de l’être aimé comme l'infini trou noir depuis lequel l’œuvre s’écrit.
« Il y a pour tout ouvrage, une infinité de variantes possibles. Aux pages intitulées Thomas l’Obscur, la présente version n’ajoute rien, mais comme elle leur ôte beaucoup, on peut la dire autre et même toute nouvelle, mais aussi toute pareille, si entre la figure et ce qui en est ou s’en croit le centre, l’on a raison de ne pas distinguer, chaque fois que la figure complète n’exprime elle-même que la recherche d’un centre imaginaire. »
Maurice Blanchot, Thomas l’Obscur (1950), Exergue
Notre recherche consistera, à tâter le terrain autour de cette absence pour en dessiner, en négatif les contours, les limites, ou l’au-delà des limites. Avec pour matériaux la figure de Georges Miles, amant perdu de Dennis Cooper, à laquelle il a consacré pas moins de six romans (donnant à ses souvenirs les formes les plus folles de l’amour et du désir), et les pièces de J-L Lagarce, (notamment J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie viennent, ou encore Le pays lointain) nous nous attellerons à circonscrire un centre imaginaire, (toujours fuyant, impalpable) autour duquel s’organisera la cérémonie, le rituel, la ritournelle théâtrale portée par les pleureur.ses, acteu.rices, attisant le feu de l’absence, la forme brûlante de l’Autre toujours-déjà parti·e."
Simon-Elie Galibert